À quoi ça sert de faire des phrases compliquées ? Pourquoi on ne peut pas écrire comme on parle ? Et puis comment fait-on pour bien faire une phrase ?
Oui, c'est vrai ! Pourquoi faire des phrases compliquées, alors qu'on pourrait tous parler en langage SMS ?! Ki c ki konpren skeujdi kan g kri kom sa ?
Bien sûr, on pourrait finir par comprendre, mais sûrement pas du premier coup. Et c'est bien le problème : la langue est un outil dont on se sert pour communiquer quelque chose à quelqu'un, dans une certaine situation. Parler et écrire servent à communiquer, à raconter des histoires et à transmettre des messages clairs (si, si, j'insiste

).
Alors à l'ère de la communication, c'est bien un comble de ne pas parvenir à communiquer correctement, justement parce qu'on n'a jamais eu autant de mal à utiliser ce si bel outil qu'est notre langue. Et pourtant, il est si facile de faire des phrases compréhensibles, correctes et adaptées à la situation.
Vous en doutez ? Et si je vous disais que c'est à la portée de tous. Le plus souvent, on ne construit pas une phrase correctement parce qu'on ne sait pas (ou plus) de quoi elle est composée, que tous ses composants ont un sens et un rôle à jouer dans la compréhension de ce que l'on souhaite communiquer. Et en plus, une phrase peut être jolie et agréable à lire et à écouter. S'amuserait-on à la mettre en poésie ou en musique si cela n'était pas le cas ?
Alors, n'ayons plus peur des mots, manipulons-les, maîtrisons-les... Comprenons-les enfin !
Sommaire du cours n°1 :
- Les types de phrases
- Composition d'une phrase
- Le groupe sujet (ou groupe nominal)
- Le groupe verbal
- Majuscules, accents et ponctuation
Préambule :
Tout d'abord, il est important de bien faire la différence entre
la langue orale et
la langue écrite :
- La langue orale : on dit que c'est une langue
en situation, car on s'en sert à un moment donné et en des lieux précis, connus des personnes qui communiquent. On se soucie peu de la grammaire, de l'orthographe ou du découpage de la phrase. Pourquoi ? En fait à l'oral, on joint souvent le geste à la parole.
- Donne-moi ça là bas. (on fait un geste en plus pour indiquer l'objet.)
- Je l'ai vu faire comme ça. (on fait un geste en plus pour reproduire ce qu'on a vu.)
- Ha ! C'est marrant ! (selon l'intonation de la voix, on peut donner des sens opposés.)
- La langue écrite : là, nous ne sommes plus en situation. Pour comprendre une phrase en langue écrite, il faut
plus d'informations pour éviter les confusions. C'est à ce moment-là, que nous avons besoin de la grammaire, de l'orthographe, de la ponctuation et du découpage dans une phrase. Le tout doit donner le sens qui manque quand on ne peut plus utiliser sa voix ou ses gestes.
- Les types de phrases :
Tout d'abord, on reconnait une phrase, car elle commence par une majuscule et finit par un point. Entre les deux, on peut éventuellement repérer des groupes de mots séparés par des virgules pour ne pas les mélanger. Mais quels types de phrases choisir, pour s'adapter à la bonne situation ?
Pour faire face à toutes les situations, il faut savoir qu'il existe quatre grands types de phrases :
- La phrase déclarative
On s'en sert pour exprimer une action vraie, fausse, supposée, affirmée ou niée.
- Pierre travaille sur son exercice de Français.
De plus, une phrase déclarative peut-être négative : (le cas précédent étant une phrase déclarative positive.)
- Pierre ne travaille pas sur son exercice de Français.
- La phrase interrogative
On s'en sert pour poser une question.
- Pierre travaille-t-il sur son exercice de Français ?
Une phrase interrogative appelle toujours une réponse OUI ou NON. On parle alors d'interrogation totale. Mais on peut lui ajouter une négation (interronégative), et alors la réponse appelée est SI ou NON :
- Pierre ne travaille-t-il pas sur son exercice de français ?
On utilise une dernière forme interrogative, c'est l'interrogation partielle, qui appelle une autre réponse différente des deux cas précédents :
- Qui travaille sur son exercice de Français ? Pierre (l'interrogation porte sur le sujet : qui ? Pierre)
Nous verrons plus loin que l'interrogation peut porter sur beaucoup d'autres éléments de la phrase que le sujet.
- La phrase exclamative
On s'en sert pour exprimer un sentiment ou une émotion.
- Pierre travaille bien sur son exercice de Français !
- La phrase impérative
On s'en sert pour donner un ordre.
- Travaille sur ton exercice de Français.
- Composition d'une phrase :
On rencontre deux types de composition de phrases :
- La composition nominale
Elle est construite autour d'un nom ou d'un adjectif. On la retrouve dans les slogans, les indications routières, les titres ou encore les prescriptions médicales :
- Quelle belle voiture !
- Pourquoi cette idée bizarre ?
- La composition verbale
C'est la composition la plus courante. Elle est construite autour d'un verbe conjugué ou parfois d'un verbe à l'infinitif :
- Le camion s'est garé sur l'aire de stationnement.
- Partir si tard n'est pas prudent.
Voyons maintenant comment nous pouvons découper une phrase en éléments qui vont nous servir à identifier et faire comprendre ce que l'on veut communiquer.
- Les groupes constituants

Légende :
_____ = groupe verbal.
_____ = groupe sujet.
_____ = groupe circonstanciel.
_____ = adjectif.
Une phrase simple est constituée d'un groupe sujet (De quoi ou de qui parle-t-on ?) et d'un groupe verbal (L'action). Exemples :
- Le gros chien grogne. (qui ou quoi fait quoi.)
- Le singe roux mange sa banane. (qui ou quoi fait quoi.)
Au mode impératif, le groupe sujet est effacé, mais toujours présent par la conjugaison du verbe.
- Prends ton crayon ! (Tu prends ton crayon.)
Bon, compliquons un peu plus. Nous venons de voir le groupe verbal et sujet, qui sont des éléments constituants indispensables (dans le sens où si ils sont supprimés, on ne comprend plus la phrase). Maintenant nous allons voir les éléments facultatifs (dont on peut se passer pour comprendre la phrase), les compléments circonstanciels.
Comme son nom l'indique, un complément circonstanciel indique les circonstances d'une action, c'est-à-dire le cadre de la phrase : On peut ainsi exprimer un temps, un lieu, une cause, une conséquence, une manière, un moyen, un accompagnement ou un but.
- Ce soir, il va chercher les enfants à l'école. ("Ce soir" : complément circonstanciel de temps. "à l'école" : complément circonstanciel de lieu.)
- Le pêcheur a ramené le poisson sur la berge à l'aide de son épuisette. ("à l'aide de son épuisette" : complément circonstanciel de moyen."sur la berge" : complément circonstanciel de lieu.)
- Le petit garçon monta sur la chaise pour faire rire ses camarades de classe . ("sur la chaise" : complément circonstanciel de lieu. "pour faire rire ses camarades de classe" : complément circonstanciel de but.)
- Le roi descendit les marches avec grâce. ("avec grâce" : complément circonstanciel de manière.)
- Ils sont partis en vacances sans leur chien. ("sans leur chien" : complément circonstanciel d'accompagnement.)
- Ils n'ont pas pu se baigner, faute de beau temps. ("faute de beau temps" : complément circonstanciel de cause. Ils n'ont pas pu se baigner, car il ne faisait pas beau.)
- Il frappa fort dans le ballon, au point de le crever. ("au point de le crever" : complément circonstanciel de conséquence.)
Si vous avez bien observé, tous ces compléments circonstanciels sont introduits au moyen de petits mots ou groupes de mots. On les appelle prépositions ou conjonctions selon le type de compléments. Voyons-les d'un peu plus près :
- Les compléments circonstanciels de lieu, de moyen, d'accompagnement, de manière, de temps sont précédés des prépositions suivantes :
à, avec, au moyen de, à l'aide de, en compagnie de, de, par, chez, sur, dans, en, le long de, à côté de ...
- Le complément circonstanciel de cause est précédé des prépositions suivantes :
à, pour, de, par, à cause de, faute de, grâce à...
On peut utiliser aussi les conjonctions suivantes : comme, parce que, puisque, sous pretexte que, d'autant (plus) que...
- le complément circonstanciel de conséquence est précédé des prépositions suivantes :
à, pour, au point de, de manière à...
On peut aussi utiliser les conjonctions suivantes : si bien que, de sorte que, au point que, de façon que, tant, tellement, à un (tel) point (... + que), trop, assez (... + pour que), si...
- Le complément circonstanciel de but est précédé des conjonctions suivantes :
pour que, afin que, que...
Les puristes auront remarqué que j'omets encore beaucoup de possibilités, mais c'est dans un souci de clarté. Les cas difficiles seront abordés au cours d'exercices futurs, et ainsi tout le monde y trouvera son compte.
Allez, encore plus fort ! Nous allons voir maintenant, qu'un groupe (sujet ou verbal) est lui-même décomposable, et on va voir précisément comment et dans quel but.
- Le groupe sujet (ou groupe nominal):
Comme on l'a vu précédemment, le groupe nominal (ou groupe sujet) sert à identifier qui ou quoi est concerné par l'action (le groupe verbal). Il est donc repérable à son nom accompagné ou non d'un adjectif et/ou d'un article.
- Le singe roux mange sa banane : Le (article) singe (nom) roux (adjectif) fait quoi(action).
- Le nom
Le nom est le noyau du groupe sujet. C'est lui qui est concerné par l'action du verbe de la phrase.
- L'article
Les articles servent à déterminer si le sujet est masculin ou féminin (genre), s'il s'agit d'un singulier ou d'un pluriel (nombre) et si on parle d'un nom propre ou d'un nom commun : le , la, les, un, une, des ...
- L'adjectif
Un adjectif est un mot qui accompagne un nom, et qui donne des précisions sur ce nom.
Les adjectifs sont classés en différentes catégories :
- Les adjectifs démonstratifs : ce, cet, cette, ces.
- Les adjectifs possessifs : mon, ton, son, ma, ta, sa, mes, tes, ses, notre, votre, leur, nos, vos, leurs.
- Les adjectifs indéfinis : nul(s), nulle(s), tout, toute(s), maint(s), mainte(s), aucun(e), différent(es),divers(es), quelque(s), chaque, plusieurs, tel(s), telles(s), n'importe quel(le)(s),même(s), autre(s).
- Les adjectifs exclamatifs et interrogatifs : quel, quels, quelle, quelles.
- Les adjectifs numéraux : un, deux, trois, cinquante, cent quatre-vingts... (les chiffres et les nombres).
- Les adjectifs relatifs : lequel, auquel, duquel.
- Les adjectifs qualificatifs : ils servent à déterminer la composition du nom, sa couleur, sa taille, son poids, son caractère... Exemples :
- Le grand camion noir montait péniblement la pente : L'adjectif "grand" indique sa taille, et l'adjectif "noir" indique sa couleur.
- La voix douce de la chanteuse charmait tout le public : L'adjectif "douce" indique la nature de la voix de la chanteuse. On peut remarquer dans cette phrase que nous avons affaire à deux groupes sujets : "la voix" et "la chanteuse". Mais le groupe concerné par l'action est bien "la voix", car c'est elle qui charme le public. "la chanteuse" est, ce qu'on appelle une expansion du groupe nominal. Elle sert à donner un complément de renseignements sur le sujet principal.
- Les adjectifs verbaux : Ce sont en fait des participes présents (cf.L'emploi des modes et des temps), devenus adjectifs qualificatifs.
- Le ciel était rempli de nuages menaçants.
En général, on trouve le sujet d'une phrase en se posant une question simple : qui est-ce qui fait l'action ? Pour trouver l'adjectif qualificatif, on se demande comment est le sujet.
- Le groupe verbal :
Le groupe verbal a pour noyau le verbe évidemment ! Mais il est aussi constitué d'éléments qui le suivent. C'est là que les choses se compliquent un peu.
Ces éléments peuvent être de natures multiples : il peut s'agir d'un complément circonstanciel, lui-même composé d'un groupe nominal qui pourrait être suivi d'un autre verbe...
On peut multiplier ainsi de nombreux sous-groupes, mais pour simplifier les choses et pour identifier sur qui ou sur quoi porte l'action, on a regroupé tous ces éléments en Complément d'Objet Direct (C.O.D.) ou Indirect (C.O.I.). Prenons des exemples pour y voir plus clair.

Légende :
_____ = groupe verbal.
_____ = groupe sujet.
_____ = groupe circonstanciel.
_____ = adjectif.
- Le chanteur du groupe métal, revêtu d'une grande cape noire aux liserés rouges, avait à peine entamé le refrain de sa chanson, que le public, qui était entassé dans la petite salle de concert, était déjà électrisé par sa voix grave et puissante.
Que peut-on remarquer ? On peut déjà identifier deux groupes sujets, et quatre groupes verbaux. Pour bien identifier les sujets (qui fait quoi), on va poser la question suivante pour chacun des verbes identifiés :
- Qui est-ce qui est "revêtu d'une grande cape noire aux liserés rouges" ? "Le chanteur du groupe métal"
- Qui est-ce qui "avait à peine entamé le refrain de sa chanson" ? "Le chanteur du groupe métal"
- Qui est-ce qui "était entassé dans la petite salle de concert" ? "Le public"
- Qui est-ce qui "était déjà électrisé par sa voix grave et puissante" ? "Le public"
Voilà ! Maintenant que l'on sait qui fait quoi, on peut regarder de plus près les groupes verbaux :
- revétu d'une grande cape noire aux liserés rouges : Alors, à l'intérieur de ce groupe verbal, on retrouve des adjectifs (qualificatifs ici) et des noms communs (cape, liserés). Ils font partie de ce qu'on appelle le Complément d'Objet Direct (C.O.D.).
STOOOP ! Je ne comprends plus rien là ! C'est quoi ton C.O.D. ? Il sert à quoi vu qu'on sait déjà qui est le sujet ?
Hé hé ! Bonne remarque ! On sait effectivement qui est le sujet (ou les sujets) de la phrase, et le C.O.D. ou le C.O.I. sert à identifier ce que fait le sujet. Donc le "quoi" dans "qui fait quoi ?".
Et grâce au C.O.D. ou au C.O.I., on peut confirmer les réponses aux questions "Qui est-ce qui ?". Quand une phrase comporte une multitude de sujets et de verbes, on est bien content de s'en servir pour ne pas se perdre ! De plus, ils servent aussi à accorder correctement une phrase, mais nous verrons cela quand il sera temps, dans le cours n°2 : les accords.
D'accord, on sait précisément ce que fait le sujet, mais pourquoi un C.O.D. ou un C.O.I. ? C'est quoi la différence ?
Pour faire simple, sachez que si on peut répondre à la question "quoi ?", il s'agit d'un Complément d'Objet Direct(C.O.D.), et si on peut répondre à la question "à quoi ou à qui ?", il s'agit d'un Complément d'Objet Indirect(C.O.I.). Et si on ne peut répondre à aucune de ces deux questions, on est sans doute en présence d'un complément circonstanciel.
Sachez également que cette différence est surtout utile pour les accords. Donc pour le moment, contentez-vous de savoir les identifier, ça vous servira au moment où on abordera les accords.
Donc continuons de découper notre exemple :
- avait à peine entamé le refrain de sa chanson : Alors ici, nous avons en plus du verbe avoir conjugué, un Complément d'Objet Direct(C.O.D.). On peut répondre à la question "Le chanteur du groupe métal avait à peine entamé quoi ? " Le refrain de sa chanson.
- était entassé dans la petite salle de concert : Je pense que vous avez remarqué qu'un complément circonstanciel (de lieu) s'est glissé dans ce groupe verbal. De plus, on ne peut pas répondre à la question "le public était entassé quoi ou à quoi ?" Cela ne veut rien dire. On est donc en présence d'un complément circonstanciel.
- était déjà électrisé par sa voix grave et puissante : Voici encore deux autres adjectifs (qualificatifs) se rapportant au nom commun "sa voix". Et là, nous sommes en présence d'un... ? D'un... ? D'un complément d'agent !
C'est qui lui encore ? Il met des amendes ? Il va me demander mes papiers ? 
Non ! Rassurez-vous. Il n'est pas bien méchant. Il s'agit de la dernière forme possible que peut prendre un groupe verbal. On le trouve quand la phrase est dite "passive". Exemples :
- Le chat mange la souris : La forme de la phrase est active, car directe.
- La souris est mangée par le chat : La forme de la phrase est passive, car le sujet principal (celui qui fait l'action) n'est pas mis tout de suite en avant.
Donc dans notre exemple, on voit bien que c'est le public qui est électrisé par la voix grave et puissante. La forme est bien passive, et le complément d'agent est facilement reconnaissable grâce à la préposition "par", qui introduit toujours un complément d'agent.
Mais attention, il ne faut pas le confondre avec le complément circonstanciel de moyen lui aussi introduit par, "par". L'astuce pour ne pas les confondre, est de transformer la forme passive de la phrase, à la forme active. Si on peut le faire, on est en présence d'un complément d'agent, sinon c'est un complément circonstanciel :
- le public était électrisé par la voix grave et puissante --> la voix grave et puissante electrisait le public : La transformation fonctionne bien !
- Majuscules, accents et ponctuation :
L'écriture française ne contient pas que les lettres de l'alphabet pour nous permettre de faire des phrases. Il existe des signes supplémentaires qui ont un rôle majeur à jouer dans la compréhension d'une phrase.
Ces signes qui sont les majuscules, les accents et la ponctuation, sont indispensables dans un texte. D'ailleurs, leur absence peut carrément rendre une phrase incompréhensible. On s'en rend bien compte quand on veut traduire une phrase orale à l'écrit. Ces signes sont alors porteurs de sens et permettent d'affiner la traduction.
- Les majuscules
On met une majuscule au début d'une phrase ou au début de chaque vers dans une poésie. Cela nous sert à indiquer quand commence une phrase.
On met également une majuscule sur la première lettre des noms propres, ce qui les distingue des noms communs ou des adjectifs.
- Pierre, Isabelle, Jacques...
Cependant, les noms communs se rapportant à une nationalité ou à une région, prennent une majuscule, ainsi que certains adjectifs liés à des noms géographiques.
- Un Français, un Sudiste, la mer Méditerranée, l'Everest...
Attention toutefois, les noms se rapportant à une nationalité, mais concernant la langue, ne prennent pas de majuscules, comme les adjectifs :
- Un cours de français. Le français n'est pas si difficile ! (noms communs désignant la langue)
- Il a la nationalité française. (adjectif qui s'accorde avec le nom "nationalité")
On met aussi une majuscule à Monsieur ou Madame uniquement s'ils sont employés seuls ou alors suivis d'un titre ou encore écrits en abrégé, sauf si Monsieur ou Madame (ou Mademoiselle) sont suivis d'un nom de famille, non abrégé.
- Venez par ici Madame.
- M. Durand arriva.
- Monsieur le Président.
- madame Dupond.
- Les accents
Ils se placent sur les voyelles et sont au nombre de trois : l'accent aigu (é), l'accent grave(è, à, ù) et l'accent circonflexe (â, ê, î, ô, û).
À quoi servent les accents ? On ne pourrait pas les remplacer par un trait horizontal à la place, pour aller plus vite ?
C'est vrai qu'il est facile de mettre un accent grave à la place d'un accent aigu, ou d'oublier un accent circonflexe là où il devrait être. Mais il ne faut pas oublier que les accents servent avant tout à changer la prononciation de la voyelle sur laquelle il est placé. Ce qui permet de faire la différence entre deux mots qui s'écrivent pareil, mais qui se prononcent différemment (les homonymes).
Ainsi, on ne met l'accent sur le e, que lorsqu'il termine la syllabe :
- été (é/té)
- siècle (siè/cle)
- respect (res/pect : ici le e est au milieu de la syllabe et pas la la fin, donc on ne met pas d'accent.)
- erreur (er/reur : même remarque que ci-dessus).
- respectées (res/pec/tées : ici on considère que le e féminin, et le s du pluriel, n'entraînent pas la disparition de l'accent, et donc le e accentué termine bien la syllabe).
En ce qui concerne l'accent circonflexe, il indique qu'une lettre a disparu dans le mot au fil du temps (il se traduisait auparavant par l'allongement de la voyelle).
- château (castel).
- piqûre (piquure).
De plus, comme pour l'accent grave, l'accent circonflexe permet de distinguer des homonymes.
- a/à, ou/où, la/là...
Maintenant, nous allons voir qu'en complément des accents qui affectent la prononciation de la voyelle, il existe d'autres signes qui permettent une meilleure distinction entre les mots :
- Le trait d'union :
Il s'emploie dans les mots composés, dans les nombres (au-dessous de cent), et devant les ci, là quand il est associé à un nom ou un pronom, et même quand il est associé à un pronom, ou alors quand le sujet d'une phrase est inversé si c'est un pronom, ou encore dans les phrases impératives :
- Un chien-assis (terme d'architecture).
Attention : différent d'un chien assis (groupe nominal).
- Un coq-à-l'âne (expression qui veut dire qu'en parlant, on passe immédiatement d'un sujet à un autre sans une relation logique).
Attention : Ne pas confondre avec un groupe nominal dans une phrase, comme : "il prend soin de tous ses animaux, de la brebis au cochon, du coq à l'âne." 
- Elle-même.
- Celle-là.
- Terre-neuve.
- Ce bonbon-là.
- Que voulez-vous ?
- Regarde-la, dis-le-lui...
- La cédille :
elle se place sous la lettre c, mais uniquement devant un o, un a, ou un u
- Garçon, hameçon, caleçon, forçat, reçu...
- Merci, ceci, cycle...
- L'apostrophe :
Elle se place derrière une consonne pour indiquer la présence sous-entendue (cachée) du e ou du a. On voit ainsi tout de suite à quel genre appartient le mot sans alourdir sa prononciation.
- L'(a)illumination de la pièce provenait de l'(a)ouverture dans le plafond, d'(e)où on entendait également l'(e)exotisme de la jungle toute proche.
- Le tréma :
il sert à nous indiquer qu'il faut prononcer séparément des lettres qui, sans lui, se prononceraient en une seule fois :
- Haie/haïe, Noël, héroïne...
Parfois, le tréma sert aussi à indiquer qu'on doit prononcer la lettre précédente :
- Aiguë, ambiguïté...
- La ponctuation
Les signes de ponctuation sont absolument indispensables pour à la fois structurer un texte, et apporter des éléments supplémentaires d'information au sens général d'une phrase.
Que trouve-t-on comme signes de ponctuation ? Il existe le point (.), le point-virgule (;), la virgule (,), le point d'exclamation (!), le point d'interrogation (?), les deux points (:), les guillemets (""), les points de suspension (...), les parenthèses () et le tirets (-).
Voyons comment s'en servir, et dans quel but :
- Le point :
il sert avant tout à isoler les phrases d'un texte. On doit marquer une pause à la lecture d'un texte lorsqu'on le rencontre. Il se place toujours à la fin d'une phrase :
- Il n'y avait pas un souffle de vent. Le bateau refusait d'avancer sur la mer d'huile.
- Le point-virgule :
il a la même signification que le point, mais on s'en sert lorsque l'on peut trouver une certaine relation entre les deux phrases qu'il sépare. À l'oral on a une pause moins importante que le point. À l'inverse du point, on ne met pas de majuscule juste après :
- Elle est venue dîner hier soir ; elle a peu d'appétit.
- La virgule :
elle sert à isoler des groupes de mots mobiles à l'intérieur d'une phrase, à éviter des ambiguïtés de construction dans une phrase, ou à séparer les termes d'une énumération :
- Le matin, quand le temps le permet, on peut voir le soleil se lever à l'Est. On peut voir ici que tous les groupes de mots entre les virgules peuvent changer de place dans la phrase sans que son sens en soit changé.
- L'artiste peint le matin / L'artiste peint, le matin. Ici, on peut voir que sans la virgule, "le matin" est le sujet de la peinture. Alors qu'avec la virgule, on ne sait pas ce que l'artiste peint, mais on sait qu'il peint le matin et pas à un autre moment de la journée. 
- La vallée était immense, verte, attirante. Dans cet exemple, on sépare les énumérations par des virgules.
- Le point d'exclamation et le point d'interrogation :
On les utilise pour exprimer une exclamation ou une interrogation directe. S'ils sont situés en fin de phrase, ils sont suivis d'une majuscule, mais pas en milieu de phrase :
- Alors ! tu as vu le film ? C'est super, hein !
- Les deux points :
Ils servent à présenter ce qui vient d'être annoncé :
- Je n'ai qu'une envie : manger !
- Il commença à écrire sa liste de provisions : du beurre, du pain, du chocolat.
- Les guillemets :
On s'en sert pour isoler un mot ou une expression que le narrateur cite sans le prendre à son compte (en général, les mots entre guillemets sont soit les mots d'un autre ou de l'ironie de la part de l'auteur) :
- Il a juré au professeur connaître "toute" la poésie par coeur.
- Les deux points et les guillemets :
On peut se servir des deux en même temps pour insérer un discours direct dans un texte :
- Il disait :"Si je pouvais avoir une bonne note à mon prochain test de français, ça récompenserait tout mon travail."
- Les points de suspension :
ils s'emploient pour noter qu'une phrase n'est pas terminée parce qu'elle a été interrompue, ou parce que le narrateur laisse imaginer la suite au lecteur :
- "Je dois partir...
- Dès maintenant, j'ai bien compris." l'interrompit-il.
- Il s'éloigna dans le brouillard... Ici on laisse le lecteur imaginer une suite.
- Les parenthèses et les tirets :
Ils servent à encadrer un élément isolé à l'intérieur d'une phrase. Ils correspondent le plus souvent à des pauses de l'oral :
- La moto (rouge et noire) roulait à vive allure. Les parenthèses sont utilisées pour présenter la couleur de la moto comme secondaire dans la phrase.
- Le tavernier (il etait en colère) s'approcha de notre table. Les parenthèses sont utilisées ici pour présenter une réflexion personnelle du narrateur.
- Le tavernier - un homme en colère - s'approcha de notre table. Les tirets sont utilisés pour présenter un élément considéré sur le même plan que le sujet.
Ouf ! Voilà, c'est terminé pour la reconnaissance des éléments de la phrase. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, car on est loin d'avoir tout vu, mais vous avez ici l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur la constitution d'une phrase. Avec les exercices à venir, nous aurons tout le loisir de revenir sur d'autres éléments tout aussi intéressants et utiles.
Bon, d'accord, maintenant, on sait qui fait quoi. Mais il faut vraiment connaître les noms et les fonctions d'autant d'éléments dans une phrase pour la comprendre ?
En effet, tout cela peut paraître un peu lourd à retenir, mais au-delà de déterminer le sens général d'une phrase, les éléments constitutifs servent surtout à faire une chose essentielle : les accords. Et ils ont aussi un rôle majeur dans la compréhension d'une phrase.
Je vous donne donc rendez-vous sans plus attendre, au cours n°2 :
les accords où je vais vous apprendre à utiliser ce que nous venons de voir, pour accorder correctement une phrase. Oui, ces fameux accords qui, j'en suis sûr, vous ont donné (moi le premier) bien du fil à retordre lors de vos dictées d'écolier, de collégien ou de lycéen !
Est-ce que ce cours vous a aidé ?