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COURS N°8 : LES FIGURES DE RHÉTORIQUE
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VOCABULAIRE



imageRhétorique ? C'est quoi encore ce mot savant ? À quoi ça va me servir ?



Effectivement, il s'agit bien d'un mot savant, comme la plupart des mots qui viennent du grec, et dont proviennent également la grande majorité des racines de tous nos mots.

C'est donc bien un mot qui vient du grec rhêtorikê ou rhêtor veut dire "orateur".

Mais alors, qu'est-ce que la rhétorique ? Il s'agit de l'art de bien dire, tout simplement (ou presque ). Et les figures de rhétorique sont toutes les manières que l'on a de s'exprimer.

Et le but principal de ces manières de s'exprimer, c'est de faire vivre avec plus de force, de conviction et d'originalité vos paroles et vos écrits ! Bref, ça sert à enrichir votre façon de communiquer, et donc à la fois de mieux vous faire comprendre des autres, mais aussi de donner une certaine beauté et une classe à ce que vous dites. Et vous verrez à l'usage que c'est une invention géniale !

Alors en avant ! Partons ensemble à la découverte des nouvelles contrées de la rhétorique !

Sommaire de la section :
  1. L'allégorie

  2. L'anacoluthe

  3. L'anaphore

  4. L'antiphrase

  5. L'antithèse

  6. Le chiasme

  7. La comparaison

  8. L'ellipse

  9. L'euphémisme

  10. La gradation

  11. L'hyperbole

  12. La litote

  13. La metaphore

  14. La métonymie

  15. L'oxymore

  16. La périphrase

  17. La synecdoque

  18. Le zeugma
  1. L'allégorie :

  2. Je préfère autant vous prévenir tout de suite : des mots savants, on va en croiser plus d'un ! Mais pas de panique, à chaque fois nous verrons ensemble ce qu'ils veulent dire et comment on s'en sert, sans se précipiter. Alors on se détend et on profite de la visite guidée !

    Une allégorie est une façon de s'exprimer qui consiste à rendre concret, quelque chose qui est abstrait. En fait on essaye de représenter par une image, quelque chose qui est sous la forme d'une idée, d'un sentiment ou autre chose d'abstrait.

          - Il savait que la vieille femme et sa faux allait bientôt lui rendre visite. La vieille femme et la faux représente la mort sous forme d'image. C'est donc une allégorie.

  3. L'anacoluthe :

  4. Bah non ?! Ce n'est pas un gros mot ! Ne partez pas déjà !

    Derrière ce nom étrange se cache une figure de rhétorique bien courante. Oui même vous, je suis sûr que vous l'avez déjà utilisée.

    L'anacoluthe vient du grec anacoluthon qui veut dire "qui ne suit pas".

    L'anacoluthe est donc une sorte de coupure dans une phrase.

    - La voiture de Jean, si elle n'eût été révisée à temps, tout le destin de la famille aurait changé. On s'attend à ce que la voiture de Jean soit le sujet central de la phrase, mais l'anacoluthe (entre les virgules), change les choses pour que le sujet soit le destin de la famille.

    Il s'avère que, bien souvent, l'anacoluthe soit involontaire, surtout quand on écrit des phrases très longues dont on ne parvient pas à en maitriser la construction. Sinon, bien maîtrisée, elle est une figure de style très intéressante.

  5. L'anaphore :

  6. L'anaphore vient du grec anaphora qui veut dire "reprise"

    L'anaphore est la répétition d'un même mot ou d'un ensemble de mots au début de phrases ou de portions de phrases.

    - Jamais je ne céderais, jamais je ne plierais, jamais je ne m'inclinerais. On créer ainsi une insistance dans la phrase en répétant le même mot là où il est le plus visible, en début de phrase.

    On retrouve souvent cette figure de style dans les poèmes, en tête de vers.

  7. L'antiphrase :

  8. Antiphrase vient du grec anti qui veut dire "contre" et phrasis qui veut dire "expression".

    Ce qui veut donc dire qu'on se sert de l'antiphrase pour dire le contraire de ce qu'on écrit ou dit.

    Quand on parle de quelqu'un qui a commis une erreur par exemple, on peut dire :

    - Ha bravo ! C'est malin ! C'est beau ! On dit bien le contraire de ce que la situation devrait évoquer. On note alors l'intention de provoquer de l'ironie dans la phrase. C'est souvent le but de l'antiphrase.

  9. L'antithèse :

  10. Antithèse vient du grec anti, qu'on vient de voir ci-dessus, et thesis qui veut dire "opposition".

    L'antithèse est alors utilisée pour rapprocher dans une même phrase, deux mots ou deux idées dont le sens s'oppose.

    - Les deux hommes assis côte à côte, évoquaient par leur aspect, l'un le serieux, l'autre la négligence... On peut en trouver beaucoup d'autres : le chaud/le froid, la vie/la mort...

  11. Le chiasme :

  12. Oh ! je vous entends pouffer d'ici !

    Moi aussi, la première fois que j'ai lu ce mot, j'ai bien ri ! Mais contrairement à ce que laisse croire sa construction, ce mot qui vient du grec khiasma, veut dire "croisement". Et surtout, il se prononce "Kiasme".

    Le chiasme consiste donc à présenter des mots ou des groupes de mots en les croisant au centre et aux extrémités de la phrase.

    Les expressions utilisent fréquement ce type de figure :

    - Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger.

    - Un pour tous, et tous pour un.

    En poésie, on utilise le chiasme de façon encore plus sophistiquée. Les croisements se font alors sur la nature ou la fonction grammaticale des mots ou même sur leur sens.

  13. La comparaison :

  14. La comparaison sert à rapprocher deux termes afin d'insister sur le fait qu'ils se ressemblent. On utilise en général entre les deux termes, un mot de comparaison: comme, semblable à, ainsi, tel...

    Pour qu'une comparaison soit valable, il faut :

    • un comparé : c'est ce que l'on compare.

    • un comparant : c'est ce à quoi on compare.

    • un mot comparatif : comme...

    - La nouvelle a rendu Pierre blanc comme un linge.

    "Pierre" est le comparé, "linge" est le comparant et "comme" le mot comparatif.

  15. L'ellipse :

  16. Ellipse vient du grec elleipsis qui veut dire "manque".

    Une ellipse est une figure qui consiste à supprimer un ou plusieurs mots dans une phrase, mais pourtant la phrase garde son sens. Les mots qui restent permettent normalement de retrouver ceux qui manquent.

    - Il n'a pas encore soupé, simplement grignoté. Ici, on a supprimé les mots "il a", devant "simplement grignoté". On parle d'ellipse de "il a", qui ne modifie pas le sens de la phrase et qui permet de voir ce qui manque.

    En général, on se sert d'une ellipse pour alléger la phrase, mais quand elle est mal utilisée, on peut vite faire des confusions.

    - Chiasme commence par "ch" et finit par un "f". Là on comprend plus rien, car on croit que chiasme finit par un "f". Or, la phrase veut dire que "finit" commence par un "f". Donc il vaut mieux dans ce cas, répéter le verber "commencer" (...et finit commence par un "f").



  17. L'euphémisme :

  18. Euphémisme vient du grec eu qui veut dire "bien" et phêmê qui veut dire "parole", donc en tout, ça veut dire "mot favorable".

    En fait, on se sert d'un euphémisme lorsqu'on veut adoucir ou atténuer une vérité difficile à entendre.

    - Désormais, il se repose, après une vie bien remplie. On sous-entend que le sujet est mort, mais le verbe "reposer" atténue la réalité de la mort.

    On a souvent recourt à l'euphémisme dans les cas où on parle de la mort, de la maladie, ou de la vie sociale et politique (en temps de crise économique par exemple, on ne parle pas de récession mais de ralentissement...)

  19. La gradation :

  20. La gradation est une figure qui consiste à faire succéder des mots ou des idées dont le sens est proche, et qui sont rangés en ordre croissant ou décroissant pour créer une intensité.

    - Il s'est passé des jours, des semaines, des mois avant qu'il se décide à lui dire la vérité.

    imageAttention : Ne pas confondre la gradation avec l'énumération. La gradation doit bien donner une idée croissance ou de décroissance dans le sens des mots utilisés.



  21. L'hyperbole :

  22. Hyperbole vient du grec huper qui veut dire "au-delà", et de ballein qui veut dire "lancer". Donc le tout signifie "dépasser, exagérer"

    L'hyperbole est l'utilisation de mots forts, voire très forts, dans l'idée d'exagérer ou d'amplifier un fait.

    - Je t'ai dit cent fois de ranger ta chambre !

    La comparaison peut aussi produire une hyperbole :

    - Il est mince comme un fil de fer

    Les mots comme extraordirnaire, magnifique, génial, incroyable, fantastique... sont souvent utilisés pour faire des hyperboles.
    Certains préfixes ou suffixes sont aussi utilisés : hyper-, super-, méga-, -issime.

  23. La litote :

  24. Litote vient du grec litotês qui veut dire "affaiblissement".

    Une litote sert à exprimer une idée de façon atténuée pour ne pas la dire de façon directe.

    Elle est souvent employé avec une phrase négative.

    - Elle n'est pas mécontente de sa nouvelle coiffure. (Sous-entendu : elle est contente de sa nouvelle coiffure)

    - Ce n'est pas un mauvais résultat.(Sous-entendu : c'est un bon résultat

    On emploi souvent la litote pour exprimer un désir à la fois fort et pudique.

  25. La métaphore :

  26. Métaphore vient du grec meta qui veut dire "changement" et de pherein qui veut dire "porter", soit en tout, "déplacement de sens".

    La métaphore consiste à associer deux mots par rapport à la ressemblance qui les réunit. Sauf qu'ici, on n'utilise pas de mot de compararif comme dans la comparaison.

    - Il a la malice du singe. On fait bien une métaphore car on ne dit pas qu'il est malin comme un singe, ce qui serait une comparaison.

  27. La métonymie :

  28. Métonymie vient du grec méta, et de onoma qui veut dire nom. Ce qui veut signifie "emploi d'un nom pour un autre".

    La métonymie sert à ne pas désigner quelque chose ou quelqu'un par son nom, mais par un autre nom suivant un rapport logique.

    - boire un verre. En fait, on boit le contenu du verre. Le nom non-dit est le contenu du verre, remplacé par le nom "verre". On désigne le contenu par le contenant.

    - Il a apprécié le cognac en fin de repas. On désigne le produit par son lieu d'origine.

    - C'était un groupe de fines lames. On désigne l'utilisateur par l'objet qu'il utilise. Donc ici, on désigne le groupe comme étant adroit au maniement de l'épée.

    - Il s'est acheté un Picasso. On désigne une oeuvre par son auteur. Ici on parle la peinture de Picasso.

    Il est important de bien distinguer la différence entre la métonymie et la métaphore. La métonymie joue sur un rapport logique et non sur de la ressemblance. En plus, la métonymie permet de parler d'une façon plus imagée et plus directe.

  29. L'oxymore :

  30. Oxymore vient du grec oxumôron qui veut dire "fin et ...sot !". C'est-à-dire "fin, avec l'apparence niaise".

    L'oxymore a pour rôle de juxtaposer deux mots de sens contraire, et que l'on a pas l'habitude de trouver côte à côte. D'où l'apparence absurde de l'alliance des mots.

    - une obscure clarté, un silence assourdissant, un illustre inconnu. On désigne à chaque fois quelque chose par deux mots de sens contraire.

  31. La périphrase :

  32. La périphrase consiste à exprimer en plusieurs mots ce que l'on pourrait désigner par un seul. Une définition est une périphrase. A ne pas confondre avec une paraphrase.

    - La France : le pays des droits de l'homme.

  33. La synecdoque :

  34. Synecdoque vient du grec sun qui veut dire "avec" et ekdokhê qui veut dire "recueillir". Ce qui veut donc dire "ensemble de mots compris simultanément".

    Une synecdoque est utilisée pour remplacer le nom d'une chose par le nom d'une de ses parties.

    - A l'horizon, montait une myriade de voiles multicolores. Le mot voiles est une partie du mot bateau, qu'on suggère dans la phrase.

    - L'évolution de l'homme s'est faite sur des milliers d'années. Le mot homme remplace les hommes en général, l'humanité (dont l'homme est une partie, et l'autre partie...la femme, on l'oublie bien souvent ).

    On peut dire qu'il s'agit d'une variante de la métonymie.

  35. Le zeugma :

  36. Zeugma vient du grec zeugma qui veut dire "joug ou lien".

    Le zeugma est donc un lien syntaxique de deux mots ou groupes de mots dont un seul se rapporte au verbe de la phrase, de façon logique.

    - vêtu de rage et d'un short rouge, le boxeur montait sur le ring. Par rapport au verbe vêtir, seul le short rouge est logique. Cependant on y associe la rage et la couleur rouge du short pour renforcer l'idée de rage.

    Il est clair que le zeugma est la figure de rhétorique la plus difficile à maîtriser.

    imageAttention ! On peut souvent se tromper en liant deux mots dont la syntaxe (sens) est incompatible.



    - Rappelez-moi la date du rendez-vous et monsieur Dupont. Le verbe "rappeler" est employé à la fois dans le sens de "se souvenir" et dans le sens "d'appeler". C'est donc une grosse faute !

Fin ! Bon, j'espère que je ne vous ai pas trop assommé avec mes mots savants !

Maintenant vous êtes parés pour faire des phrases qui ont de la classe !

Alors à vous de jouer ! Ayez du style, même sous la plume !



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valbuena (30/01/2023 12:30:33) :
-> yo les gars ça ghghgh ou quoi ?
eleve du professeur maatiou (02/05/2022 17:00:06) :
-> Bonsoir les lamis jespère que vous allez tah bien, jai un problème vla important ma tah la sandale ne colle plus au le mur comment faire aidez moi merci
tk78 (02/05/2022 16:54:46) :
-> yo l'équipe j'ai eu 9/10 au exos je suis trop heureux
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